Le carnet de Prévert -- Georges Chelon
On arrive à un point de la vie
Où l'on commence à voir ses amis,
Des parents, des êtres chers
Qui se perdent en mer.
Une minute de silence
Pour un ami d'enfance,
Pour un chanteur qui courait
Avec nous dans les prés.
Aujourd'hui sur la pelouse
Nous jouerons à douze
Jean-Michel avec nous,
C'est tout.
Sur toutes les photos de classe,
Combien d'hommes ont cédé la place ?
On ne saura presque jamais
Les noms de ceux qui nous ont quittés.
Sur son carnet, Prévert dessinait
Une fleur près de ceux qui partaient
Si bien qu'on trouva, par la suite
Des pages entières de marguerites.
Une minute de silence
Pour les amis d'enfance
Pour un chanteur qui jouait,
Pour un joueur qui chantait.
La vie c'est comme un bouquet de fleurs
Qui garderait toujours son odeur.
Qu'importe si certaines sont coupées;
Comme on dit, à jamais.
Mais j'ai beau prendre un air qui entraîne,
J'ai beau vouloir cacher ma peine,
Je sais bien où la vie nous mène,
Sans arrêt.
Une minute de silence,
Pour toute notre enfance.
Serrons-nous dans les bras,
Fort, comme ça.
Il pousse une marguerite
Pour chaque ami qui nous quitte :
Une fleur pour Prévert,
Une autre pour Reiser.
Une minute de silence,
Pour un ami d'enfance,
Une vie de bonheur,
Ailleurs.
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